Le désert d’Atacama
C’est par le petit poste frontière de Avaora que nous passons au Chili, aux portes du fameux désert d’Atacama. Les formalités habituelles se passent sans problèmes, et après moins d’une heure trente nous sommes officellement entrés dans le 15ème pays depuis le début de notre périple.
Notre première étape sera dans le petit village de Ollagüe, qui se situe à deux kilomètres de la frontière. Dans ce lieux désertique à 3’700 mètres d’altitude, il n’y a pas d’activité agricole et même pas d’élevage de lamas. Le village était la base des mineurs qui travaillaient aux mines de soufre des volcans alentours. Ces mines de soufre sont fermées depuis 25 ans. La mine de soufre du volcan Aucanquilcha était située à 6’000 mètres d'altitude, ce qui en a fait l'endroit le plus haut du monde où l'homme ait travaillé de façon régulière.
Quelques trains de marchandises passent chaque jour par ici et continuent vers la Bolivie, ce qui en fait une des rares liaisons ferroviaires trans-andines encore en activité.
Après une nuit très tranquille, on emprunte la Ruta 21-CH, également nommée la Ruta del Desierto, afin de commencer notre exploration d’une petite partie de cette immense zone désertique du Nord du Chili. Nous longeons tout d’abord des déserts de sel, qui sont, comme le Salar de Uyuni, d’anciens lacs asséchés. Ici ils sont bordés par des dunes de sel, ce qui donne l’impression qu’il a neigé… C’est vraiment féerique comme décors.
Après quelques dizaines de kilomètres, on se retrouve dans un environnement de désert plus traditionnel, avec du sable et de la pampa de haute altitude, où l’on croise plein de guanacos et autres vicuñas. On a même la chance d’être au bon moment au bon endroit, lorsque l’ancien train de marchandises croise notre route. Cette magnifique journée s’achève dans le petit village de Chiu-Chiu où nous prenons nos quartiers après un délicieux repas.
Une promenade dans le village permet à Beate de faire un mini tour à cheval, mais on abrège car la bière nous appelle… C’est dans ce village que se trouve la plus vieille église du Chili, construite en 1540. Nos premiers contacts avec ce pays sont décidément très prometteurs ! Les routes sont belles, les paysages sont juste superbes et les gens sont très sympathiques. Vivement la suite…
Lors de l’étape de Chiu-Chiu nous faisons la connaissance de Wolfgang et Marion, qui voyagent en Amérique du Sud à moto. On ne fait que se croiser, car eux vont vers le Nord et nous vers le Sud, mais on passe un bon moment ensemble à raconter nos anecdotes respectives et à s’échanger des tuyaux pour la suite de nos aventures.
Nous continuons ensuite vers l’Est sur de longues lignes droites au travers de zones très arides, afin d’atteindre la petite ville de San Pedro de Atacama où nous nous posons pour trois nuits.
Le désert d’Atacama est une région hyperaride d'Amérique du Sud située entre l'océan Pacifique Sud et la zone volcanique centrale des Andes, dans le nord du Chili. L'Atacama est connu pour être une des régions les plus arides sur Terre, avec des secteurs n’ayant pas connu de précipitation depuis plus de 50 ans. C’est une zone désertique immense qui s’étend sur près de 105’000 km2, soit plus de 2,5 fois la Suisse ! Le désert d’Atacama est devenu, plus récemment, un haut lieu de compétition sportive pour le tout terrain. Plusieurs rallyes sont organisés, le dernier en date étant le Dakar, qui a placé plusieurs épreuves dans le désert.
Depuis San Pedro de Atacama nous faisons une excursion en minibus d’une journée dans le désert d’Atacama. Nous quittons l’hôtel à 6 heures du matin et visitons deux lagunes entourées de volcans, avant d’atteindre le Salar de Aguas Calientes et le site de Piedras Rojas. Cet endroit est juste magnifique, avec des contrastes de couleurs à couper le souffle…
Sur le chemin du retour nous faisons un arrêt photos au panneau marquant la ligne du Tropique du Capricorne. Après celles du cercle polaire Arctique, du tropique du Cancer et de l’Equateur, c’est la quatrième ligne imaginaire que nous traversons durant ce voyage !!
Juste avant le retour à l’hôtel, nous faisons encore un arrêt à une lagune où l’on peut admirer des flamands roses plutôt pâles, vu leur alimentation pauvre en crevettes.
Une très belle journée dans le désert, très fraîche au début et très chaude sur la fin. C’est les contrastes du désert et ça nous a bien fatigué… Ce soir on va pas traîner.
Nous laissons San Pedro et le désert d’Atacama derrière nous, et prenons la direction du Paso de Jama et de l’Argentine. La route grimpe rapidement et après moins de 50 kilomètres on se retrouve à 4’800 mètres d’altitude. On s’arrête pour rajouter une couche car la température a de la peine à dépasser les 5 degrés… Une belle route d’altitude qui sillonne entre lagunes et volcans nous emmène jusqu’au poste de frontière de Jama, après le passage duquel nous basculerons en Argentine.
Nous avons passé une magnifique semaine au nord du Chili à explorer le désert d’Atacama, et nous quittons ce beau pays pour quelques semaines afin de faire un bout de route du côté argentin. A partir d’ici et pour les prochains mois, nous alternerons entre Chili et Argentine, au gré des routes et des points d’intérêts que nous voulons visiter…